Ville et aménagement du territoire: sur les défis et perspectives, le Ministre Ibrahima Kourouma convainc et rassure
MVAT : Le devoir de recevabilité des gouvernants vis-à-vis des populations se poursuit. Le lundi 13 janvier à l’hôtel Primus de Kaloum, c’était au tour du ministre de la ville et de l’aménagement du territoire Ibrahima Kourouma de se présenter devant les médias pour ce qui s’illustre depuis le 4 janvier 2019 comme une tradition pour les ministres de rendre compte aux Guinéens
Dans son grand oral, faut-il rappeler le 25ème rendez-vous pour le gouvernement, le chef du département de la ville et de l’aménagement du territoire a segmenté son intervention en trois volets. D’abord, l’état des lieux de 1958 à 2010, ensuite les réformes et actions du gouvernement dans le secteur du foncier de 2011 à 2019 et, enfin les perspectives à partir de l’année en cours
Parlant de la Guinée de son indépendance jusqu’à l’élection du président Alpha Condé à la magistrature suprême, Dr Ibrahima Kourouma a fait noter qu’en cette période « le secteur de l’urbanisme et de l’habitat a été caractérisé durant des décennies par un manque de vision qui n’a pas permis d’avoir des villes véritablement urbanisées. La capitale Conakry s’est caractérisée, par des occupations anarchiques, créant ainsi des quartiers spontanés où existe la promiscuité. Ce constat est malheureusement le même dans plusieurs de nos grandes villes ». Avec la promulgation du Code Foncier et Domanial en 1992, l’Etat perd le statut de propriété exclusive et la devient un bien pouvant être la propriété non seulement de l’Etat, mais aussi des autres personnes physiques et morales. Un changement, regrette le chef du département de la ville, qui va favoriser la multiplicité des acteurs dans la gestion du foncier, occasionnant entre autres des conflits fonciers qui occupent aujourd’hui l’essentiel des affaires devant les tribunaux, le bradage des réserves foncières de l’Etat, l’occupation des Domaines publics, la spéculation foncière.
Sur le volet urbanisme, la situation a conduit Conakry et les grandes villes à l’étalement urbain, la pression foncière, la détérioration de l’environnement et de l’écosystème, la formation de quartiers insalubres, la réduction de la mobilité urbaine, l’insécurité urbaine, l’enclavement des quartiers et l’insuffisance des services essentiels de base
Réformes et actions du gouvernement de 2011 à 2019
Il a fallu attendre l’avènement du président Alpha Condé à la magistrature pour permettre à la Guinée de se doter d’un véritable outil pour son développement urbain. Il s’agit de l’élaboration d’une nouvelle politique nationale appelée ‘’Habitat Vision 2021’’ promulguée en 2012 et qui vise à harmoniser les interventions dans le secteur de l’Aménagement du Territoire, de l’urbanisme et de l’Habitat, de proposer des actions de développement du secteur, de les planifier et de mobiliser les ressources nécessaires à leur mise en œuvre, en vue de la création d’un cadre de vie sain et sécurisé
Habitat Vision 2021 comprend quatre axes. Il s’agit, égrène le ministre Ibrahima Kourouma, de la planification de l’espace urbain et la sécurisation du foncier, de la promotion de l’habitat neuf et son financement, de la lutte contre l’habitat précaire et le financement de sa résorption et de la bonne gouvernance du secteur (détails dans le discours intégral)
Dans le cadre précis de la sécurisation du foncier, Dr Ibrahima Kourouma a fait noter ‘’qu’à la date du 31 décembre 2019, son département a réussi l’établissement de trois mille quatre cent douze (3 412) titres fonciers, pour cinquante-sept mille neuf cent deux (57 902) hectares dont 2407 titres fonciers pour les équipements publics couvrant 15 969 ha et 1 425 titres fonciers pour 42 140 ha au titre des réserves foncières
Au rang des domaines récupérés et à récupérer, se félicite le conférencier, le Centre Directionnel de Koloma sur 267,5ha, la décharge de Dar-es Salam sur 25 ha, la zone du lac de Sonfonia sur 125 ha, la ferme avicole de Kaporo sur 8 ha, la Zone d’équipements collectifs de Sonfonia sur 75 ha, le Plateau de Simbaya OBK sur 300ha et destiné aux industries, la zone d’équipements collectifs de la Gare de Kagbèlen sur 235ha et la zone industrielle de Sanoyah 200 ha
Pour joindre l’utile à l’agréable, le gouvernement guinéen à travers le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire a engagé une série d’actions afin d’offrir aux guinéens des meilleures commodités de vie. Il s’agit entre autres, de la construction de 200 logements à Nongo par des promoteurs guinéens ; la construction en cours de 2 000 logements correspondants à la première tranche du programme de 20 000 logements à Kipé, Lambandji et Kobaya par la société Mar Grandioso ; la construction de 21 immeubles de 8 étages à la Cité Douanes par la Société ADDOHA du Royaume du Maroc ; la construction de tours jumelles de 27 étages au Centre Directionnel de Koloma par la Société Welly Kakimbo
Enfin, le chef du département de la ville et de l’aménagement du territoire a fait de belles annonces qui devraient permettre aux guinéens de s’offrir un cadre de vie sain avec une urbanisation maitrisée et sécurisée. Parmi lesquelles, la mise en œuvre d’un programme de logements, en commençant par la construction de 5 000 logements sociaux en 2020 en faveur des travailleurs de l’administration publique avec priorité, selon les instructions du Président de la République, aux enseignants, aux agents du corps de la santé, aux forces de défense et de sécurité. Egalement, courant cette année, le département va s’atteler à l’évaluation de l’habitat vision 2021 pour une nouvelle politique du secteur, le schéma national de l’aménagement de 1991 sera révisé. Quant aux opérations de recensement et d’immatriculation des réserves foncières de l’Etat ainsi que la récupération des domaines de l’Etat, elles vont se poursuivre, a réitéré le ministre Ibrahima Kourouma
Cette communication de deux heures dont la phase questions-réponses du patron du département de la ville et de l’aménagement du territoire n’a pas vu le temps passé d’autant qu’Ibrahima Kourouma qui a hérité de ce département il y a juste deux années s’est montré assez outillé des contours du complexe secteur. Celui du foncier
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