Signature de protocole : les attentes du ministre de la ville Ibrahima Kourouma à la délégation de l’Onu-Habitat
Une délégation de l’Onu-Habitat conduite par son Directeur général par intérim en Afrique M. Oumar Sylla a été reçue le mardi 06 juillet par monsieur le ministre de la ville et de l’aménagement du territoire Dr Ibrahima KOUROUMA. Les échanges ont porté sur les différents volets d’intervention de l’ONU- HABITAT en République de Guinée.
Dans son intervention, M. Oumar SYLLA a contextualisé sa visite en ces termes. « Cette visite est utile pour moi pour comprendre ce qui se passe sur le terrain, ce que l’ONU-Habitat est en train de faire, votre appréciation du travail de l’ONU-Habitat, mais aussi plus important, comment on pourra renforcer le partenariat. Je suis content qu’aujourd’hui nous allions signer ensemble le protocole d’entente entre l’ONU-Habitat et le Gouvernement guinéen. Ce sera une étape très importante pour cette collaboration. On vient de terminer la semaine dernière l’avis stratégique des programmes de l’ONU-Habitat et accorde beaucoup d’importance à l’Afrique. Comme je l’ai dit l’objectif de cette visite c’est de revoir avec l’équipe notre programme de SANITA VILLES DURABLES où est-ce que nous en sommes, quels sont les défis ? Je suis content de constater que Madame est en train de faire un travail extraordinaire pour la mise en œuvre de ce programme, mais il y a aussi quelque chose d’une importance majeure quand vous voyez les tendances d’urbanisation en Afrique je pense que ce n’est pas seulement la Guinée qui est confrontée à tous ces défis au niveau d’urbanisation. Mais plus important aussi, on voit beaucoup de potentiels dans cette urbanisation en termes de création d’emplois, d’investissements surtout la participation du secteur privé et d’autres acteurs à la génération du revenu au niveau d’une ville. Pour cela, je pense ce que nous sommes en train de faire au niveau de SANITA VILLES DURABLES est la bonne voie, il faut bien planifier nos villes, créer des capacités au niveau des Ministères, des institutions pour s’assurer qu’on a une main d’œuvre locale qui peut transformer ces opportunités»
En outre, il a parlé de nouveaux fronts qui pourraient intéresser le programme de SANITA VILLES DURABLES, notamment le logement social et son financement, la résilience climatique urbaine, la question foncière qui est très complexe, la cohésion sociale, le rapprochement entre le programme de SANITA VILLES DURABLES et le Département de la ville et de l’aménagement du territoire, l’accord de siège pour officialiser la présence de l’ONU-Habitat en Guinée.
Il a par ailleurs, rappelé au Ministre de la ville et de l’aménagement du territoire avoir parrainé un programme de sécurité urbaine qui a été installé avec l’appui du Ministère de la sécurité. Il s’agissait de la formation d’une quarantaine de jeunes constituant une unité informatique dans le cadre de la sécurité urbaine. Cette unité informatique a pu travailler avec ceux du Département à fournir des observabilités sur la sécurité dans la ville de Conakry. C’était un projet pilote qui a pris fin. Mais il s’agit aujourd’hui de voir comment capitaliser ou institutionnaliser cette démarche
Pour sa part, Mme Gwendoline Mennetrier Conseillère technique du projet SANITAT Villes Durables se félicite de la franche collaboration qu’elle bénéficie auprès de tous les acteurs, notamment au niveau du Ministère de la ville à travers la Direction nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. « A plusieurs occasions j’ai eu l’opportunité d’échanger avec tous les collaborateurs sur plusieurs dossiers» avant de soutenir la proposition de Dr Claude NGomsi dans son plaidoyer auprès des autorités. Celle de capitaliser ou institutionnaliser cette belle démarche en termes de sécurité urbaine, d’aménagement et de sécurité routière. En plus, elle dit avoir obtenu un appui initial du Fonds de Consolidation pour la paix pour travailler sur les questions de gouvernance foncière notamment dans les zones qui ont été affectées par le déguerpissement des emprises des voiries primaires. «Nous avons travaillé avec six (6) ONG au total sur la question de la gouvernance foncière et, discuté un certains mécanisme de dialogue avec les communautés, les secteurs privés mais aussi avec les autorités locales. »
En réponse, le Ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Dr Ibrahima Kourouma dira je cite « Il y a une très bonne collaboration qui nous permet d’avancer dans ce qui nous est soumis comme taches. Dans le projet SANITA VILLES DURABLE, l’une des choses la plus importante c’est le fait que c’est l’ensemble qui se réunit, qui travaille pour définir la voie qu’il faut. Je pense que c’est fondamental. La question foncière est cruciale, elle n’est unique à la Guinée. Vous en savez plus, puis que vous êtes spécialiste de la question foncière. Elle est préoccupante, elle est à la base de beaucoup de conflits. Déjà sur le plan technique ainsi que sur le plan de la formation, nous avançons et nous n’avons pratiquement pas de problèmes. Les vrais problèmes qui se posent à nous sont essentiellement les questions foncières. Nous avons passé plusieurs étapes, avant 1992 la terre appartenait à l’Etat. Mais aujourd’hui, c’est à la fois à l’Etat et aux coutumiers que la terre appartient. Pour mettre fin à cette situation confuse le Président de la République, le Pr Alpha Condé a souhaité que nous organisons les états généraux du foncier. C’est dans ce cadre précis que nous demandons l’intervention des experts de l’ONU-Habitat pour nous aider dans le processus et à l’organisation pratique des états généraux du foncier. Aujourd’hui, les actions de l’ONU-Habitat sont essentiellement concentrées dans le domaine, cependant les vrais problèmes restent concentrés dans la gestion foncière. Si cela continue on n’est pas certain de pouvoir avancer dans le domaine de l’intervention du programme de SANITA VILLES DURABLES, ou mieux on avancera pour un moment. Pendant l’opération du dégagement des emprises des voiries primaires urbaines, une fois dégagée, en réponse les populations disent qu’elles ont été victimes par ce qu’elles disposent des plans de masse. Tous ceux-ci constituent pour nous un véritable problème, c’est en cela que nous demandons à l’ONU-Habitat une véritable expertise en termes de gestion foncière. Votre assistance technique nous permettra de fournir un document fiable qui prendra en compte les préoccupations de tous les acteurs »